Voilà 5 membres de l’association humanitaire partis en ce mois de novembre 2022 pour l’Afrique ou plus exactement dans le petit village de Pofdi. Patrick, Nathan, Gaby, Jacques et Clément, des palois qui unissent leurs forces pour l’Afrique et ce, en étroite collaboration avec une autre équipe sur place.

Courant septembre 2022, la préparation du chantier commence : 

• achat des tuyaux sur place depuis la France ;
• stockage bien gardé au village de Pofdi ;
• réalisation de 4 km de tranchées entièrement creusées par la population locale ;
• aide de creuseurs financés par le maire de Pofdi.

Ce n’est pas rien. Tout cela en prévision de l’arrivée 2 mois après de l’autre équipe de choc de 5 béarnais.

A Pofdi, on retrouve l’indispensable Mor le plombier. Les 2 équipes se réunissent et sont impatientes de commencer les travaux. Mais avant tout, quelques formalités : 

• rendez-vous au service de l’OFOR (Office des Forages Ruraux) ;
• rendez-vous avec l’équipe de PSO Eau Sénégal (Programme de Solidarité Eau) ;
• rencontre avec M. Omar Deme au service de l’hydraulique de Diourbel.

Des fourmis dans les jambes, impatiente de commencer, l'équipe béarnaise arrive au campement à Keur Kabé. Une grande maison leur est prêtée. Tout le monde est aux petits soins pour cette équipe venue en aide à ces populations en manque d’eau. 

Une fois la réception avec le responsable du village faite par M. Mbacke, nos 5 palois habillés de leur couvre-chef indispensable enfilent leurs gants et se mettent à l’ouvrage avec entrain. Les 2 équipes sont soudées et les locaux sont là pour les aider : 

• installation de la vanne de départ ;
• traversée de la première route par fonçage ;
• dégagement des passages de piste et de bétail pour l'installation du réseau d’eau ;
• 600 m de tuyaux posés en une journée.

L’ensemble de la population locale est mobilisée main dans la main avec l’association pour la distribution, la pose et l'emboîtement des canalisations. 

Le soleil, la soif, la chaleur… Le chantier avance vite et bien de jour comme de nuit. Les équipes avec l’aide des locaux font un travail titanesque. Même les enfants sont là pour prêter main forte. Le soleil, la soif, la chaleur…Tout le monde travaille d’arrache-pied. Rien ne les arrête. Les femmes quant à elles, ont toujours une chansonnette africaine à pousser à haute voix. Elles s’en donnent à cœur joie pour les encourager à poursuivre leurs efforts.

Une fois la pose terminée, le rebouchage des tranchées est effectué dans la joie et la bonne humeur qui caractérise l’Afrique :

• raccordement des deux réseaux ;
• mise en eau des canalisations ;
• contrôle de pression et de débit.

Ils profiteront d’une pause pour aller faire quelques courses et visiter la mosquée de Touba. 1 heure de voiture, 5 km, rien que ça ! Rien n’est facile dans ces régions reculées.

Entre-temps, ne l'oublions pas : les sempiternelles palabres sans lesquelles nous ne serions pas en Afrique.

Le jour de repos sera consacré, pour certains, à la visite d’un prochain chantier pour 2023, pour d’autres au contrôle du bon fonctionnement des chantiers précédents. Rien n’est laissé au hasard. On ne vient pas pour bronzer et pavaner mais pour mettre tout en œuvre et déjà envisager de futures missions alors que celle-ci n’est pas encore terminée. S’ensuit des relevés de points puis des palabres.

Qui dit chantier, dit soucis, dit aléas :

• Notamment comment raccorder à l’arrivée à Pofdi suite à une erreur de tracé. Les palabres recommencent. Les intervenants, le service hydraulique, quelques autres palabres. Le marabout qui s’en mêle et ce sont de nouvelles palabres. Puis vient le tour de l’équipe qui entame de nouvelles palabres. Bref le quotidien de l’Afrique. Rien de nouveau. Ils sont habitués nos gars. Ce n’est pas leur première mission. Ne pas s’énerver, rester calme même si le temps est précieux. Ces messieurs n’ont que deux semaines pour accomplir leur mission qu’ils veulent mener à bien.
•  Le deuxième fonçage à l’arrivée au village de Pofdi ne peut être réalisé par le réseau d’alimentation générale. Suite à des problèmes temporaires de château d’eau et devant le temps imparti, l’équipe a fait appel à un camion citerne pompe de l’Ofor qui viennent prêter main forte.

Enfin, en ce 25 novembre, les derniers tuyaux sont posés dans les tranchées. Le soleil, la soif, la chaleur… Les équipes sont fatiguées. Mais les femmes sont en pleine forme et regorgent d’énergie !

Ce qui caractérise plus ce pays, c’est bien l’accueil chaleureux. Les sourires, ces grandes bouches qui remontent jusqu’aux oreilles. 

Nous, villageois de Pofdi, t’accueillons comme un roi. Parce que pour nous, vous êtes notre salut, nos héros salvateurs sans qui l’eau ne serait jamais arrivée.

Et si on rentrait à la maison en France. Non, pas encore ont-il l’air de dire ! Encore   un peu de thé, encore un peu de café toubab. Tu as fait du bon boulot. On est tellement fier de toi que maintenant on veut te garder auprès de nous.

Partage notre joie, notre enthousiasme. Te rends-tu compte ? L’eau est arrivée dans notre village ! Sans toi, qui l’aurez fait ? Nous, villageois de Pofdi ne pouvons te laisser repartir sans t’honorer au travers de notre joie. Cela est un devoir pour notre peuple. C’est notre façon à nous de te remercier. De te saluer. Nous n'avons pas grand chose à donner sinon notre cœur qui est immense. Mais si seulement tu pouvais rester encore un peu que la fête s’éternise un peu plus.

De l’eau a coulé des robinets à Pofdi ! Nous avons réussi notre mission. Nous sommes heureux. Que la fête commence ! Dansons, chantons, participons, ils n’attendent que ça ! Que notre joie éclate à nous aussi. Accueillis de façon tellement chaleureuse, que nous avons l’impression de faire partie intégrante de la population. Fatigués, épuisés d’avoir travaillé de façon intense. Mais ce qu’il nous reste d'énergie, nous allons le donner maintenant pour participer à leur joie. Leur rendre honneur à notre tour. Leur rendre tout ce qu’il nous ont donné : considération et reconnaissance.

Une mission accomplie grâce à notre collaboration à tous, à toute l’entraide extraordinaire entre blancs, noirs, entre adultes, enfants, entre jeunes et anciens. Tout le monde réunit pour la bonne cause : de l’or blanc !

Les palabres vont recommencer… Ils le savent mais cette fois non pas pour un quelconque problème mais pour terminer sur une énième bonne note : la récompense ! Le diplôme d’honneur est remis à chaque membre venu prêter main forte par M. Mbacke. Voilà un beau souvenir à ramener en France pour l’union de ces 2 équipes et de la population locale unies main dans la main pour l’Afrique. 

Cécile Darracq, 05/12/2022 

Pour l’association « Main dans la main avec l’Afrique »